Judas dans la chapelle

Lors du Conseil Municipal d’octobre 2015, plusieurs points portaient sur l’aménagement urbain à Sélestat.  Concernant le centre ancien, on nous a annoncé le démarrage des travaux de réhabilitation de l’ensemble médiéval Saint-Quirin.

Saint Quirin

Le promoteur privé qui va y aménager 48 logements a récupéré une quinzaine de parkings vacants dans l’immeuble voisin et organisera d’autres places de parking pour ses résidents, aux abords du cloître. En dehors de journées exceptionnelles, celui-ci ne sera plus accessible par les Sélestadiens, ni par les touristes. On pourra y jeter un oeil à travers une « lucarne » mise en place à l’intérieur de la chapelle Saint-Quirin. Une sorte de « judas » dans une paroi de la chapelle…

La partie chapelle – toujours propriété de la ville – sera restaurée (toiture et façade), sous le contrôle d’un architecte des bâtiments de France, pour un coût de 540 000 € TTC

Quartier des Tanneurs

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IMG_5763Pour 63 000 €, la ville a préempté  un ensemble de bâtiments Quai des Tanneurs (cf. plan ci-dessus), afin d’en faire un modèle de réhabilitation. Le projet sera confié à la SERM, dans le cadre d’une convention signée en juin 2015 (pour un montant de 56 000 €  TTC*). Nous attendons beaucoup de ce projet qui devrait en susciter d’autres. Caroline Reys a cependant interrogé le 1er Adjoint sur le choix qui a été fait de préempter cet ensemble plutôt que l’ensemble situé au coin de la Rue de l’Hôpital et de la Place du Marché aux Choux. Un promoteur vient de l’acquérir pour y faire des appartements. Mais comme il s’agit d’une promoteur privé, on n’a aucune garantie sur la qualité de la réhabilitation, ni sur la destination de ces logements. Or le noeud du problème, c’est précisément l’absence de mainmise sur l’occupation de ces nouveaux logements en centre-ville…

IMG_5769Qui seront donc les futurs voisins des habitants de la luxueuse résidence St-Quirin ?

À quelle mixité sociale ce quartier sera-t-il destiné ?

On peut espérer qu’avec les bureaux de la police municipale installés entre les deux ensembles immobiliers, cela devrait au moins les préserver des rixes et des cambriolages….

À surveiller…

l’ATIP, une agence atypique

Comment dire… C’est un peu technique et un peu absurde…

Une nouvelle agence territoriale a vu le jour cet été : l’Agence Territoriale d’Ingénierie Publique ; elle permet de conseiller et d’assister les collectivités territoriales dans différents domaines techniques. Elle emploie des agents du Conseil Départemental,  chargés de fournir une assistance payante aux collectivité ayant adhéré à l’Agence, moyennant une cotisation annuelle de 5000 €. Auparavant, ces services étaient gratuits.

Résumons la situation des contribuables sélestadiens : la Communauté de communes a adhéré à cette nouvelle agence (5 000€ + coût des services sollicités : gestion des paies des agents + gestion des listes électorales)

D’abord réticent, le Maire de Sélestat a été convaincu que la Ville devait elle aussi adhérer à cette agence, et nous voici redevables d’une nouvelle adhésion annuelle de 5 000 €) – Le plus incompréhensible, c’est que le service pour lequel on paie l’agence est celui de l’urbanisme, alors que nous avons déjà à la ville une service d’urbanisme qui emploie 5 agents !…

Par ailleurs, pour ces questions, la municipalité fait régulièrement appel à des bureaux d’étude et des conseillers divers, de sorte que nous ne comprenons pas la nécessité d’avoir engagé de telles dépenses auprès d’une agence, par ailleurs décriée par les syndicats (cf Texte de la CGT ci-dessous) – Caroline Reys, Bertrand Gaudin et Bénédicte VOGEL ont donc voté CONTRE cette dépense jugée inutile. Un service de veille juridique ou l’envoi en  formation d’un(e) de nos agents nous aurait paru une meilleure solution.

Mais il semble que ce choix soit économiquement avantageux pour le nouveau Conseil Départemental, c’est ce qui a sans doute motivé celui qui est à la fois maire, président de la ComCom, mais aussi vice-président du Conseil Départemental….

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 L’agence territoriale : du pipeau ?

En juillet, le préfet a entériné la création d’une Agence Territoriale d’Ingénierie Publique (ATIP), dans le but essentiellement d’assurer des missions d’urbanisme à destination des petites communes. Mais depuis, la loi NOTRe a enfin été promulguée après moult tergiversations parlementaires. Quoi de commun entre ces deux évènements ? Les élus du Département, depuis juillet 2014, n’ont eu de cesse de défendre la création de cette ATIP en arguant que la loi NOTRe, de par la suppression de la clause générale de compétences, allait les empêcher d’intervenir en soutien technique aux communes. En somme, l’ATIP était présentée comme inéluctable, le Département dans sa grande bonté d’âme souhaitant sauver les communes bas-rhinoises des affres de la méchante réforme.

La CGT avait pourtant demandé au président du CD67 et aux conseillers généraux d’avoir la sagesse d’attendre le vote définitif de la loi NOTRe, pour connaitre la répartition exacte des compétences entre collectivités. Or, il s’avère que cette loi permet aujourd’hui aux Départements de continuer à mettre à disposition des communes une assistance technique en matière d’aménagement et d’habitat. Ce qui signifie très clairement que le CD67 pourrait continuer à assurer ces services en interne et que l’argument de la collectivité affirmant que la création de l’ATIP était inéluctable est tout simplement FAUX.

L’ATIP est simplement le fruit d’une volonté d’externaliser ces services pour en réduire et en partager le coût avec les 450 communes membres de l’ATIP ! Bien qu’il aime se parer des beaux habits du chevalier blanc, le Département du Bas-Rhin cherche-t-il plutôt à incarner le joueur de flûte (Der Rattenfänger) attirant les communes telles des rats à noyer dans le fleuve des contraintes budgétaires ?

Tout cela serait risible s’il n’en allait pas de la qualité des services publics locaux rendus aux usagers et des conditions de travail et des carrières des agents sacrifiés – comme toujours – sur l’autel idéologique de l’austérité.

Tout cela serait risible si cette ATIP ne risquait pas de mettre en difficulté financière certaines petites communes qui auront à payer plus pour les mêmes services, à la charge supplémentaire de leurs habitants !

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Pour en savoir encore  plus :

* Chapelle Saint-Quirin :  250 000 HT pour les travaux de couverture et 200 000 HT pour la réfection des enduits – façade (y compris honoraires et maîtrise d’oeuvre) – Possibilité d’obtenir des aides de l’État (15 %) et du Département (15 %)

* Convention SERM : convention d’étude pré-opérationnelle d’opération programmée d’amélioration de l’habitat – renouvellement urbain (OPAH-ru) et d’opération de restauration immobilière (ORI)- à Noter que cette étude comprend une partie dédiée spécifiquement aux commerces du centre-ville :

  • situation commerciale, typologie des enseignes (franchisé ou non), état de vacance et durée moyenne d’implantation des commerces
  • classification de l’offre commerciale par secteur (alimentation – culture et loisirs – hygiène/santé/beauté – équipement de la maison – équipement de la personne – services aux particuliers – restauration
  • analyse de l’offre et de la demande (clientèle des commerces présents)
  • analyse de l’offre de stationnement
  • accessibilité des commerces, mise aux normes des immeubles en fonction du commerce et de son secteur d’activité – état des enseignes

C’est l’agence AID observatoire qui mène cette partie de l’étude pour un montant de 16 000 € …

Author: admin

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